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Christian Caulas
C’est au creux des montagnes de la vallée du Jabron que Christian Caulas a élu villégiature avec sa femme Clio. Un lieu en pleine nature, animé d’une force sauvage, source d’inspiration inépuisable pour Christian et que l’on retrouve de manière intrinsèque dans ses créations.
Une vérité brute se dégage de ses pièces, une sincérité qui ne s’ignore pas, qui demande à celui qui les interroge de regarder au-delà des formes et des textures, de partir en quête d’une authenticité plus profonde. On pourrait d’ailleurs rappeler ici cette phrase de Constantin Brancusi : « Ce n’est pas la forme extérieure qui est réelle, mais l’essence des choses ». Pour Christian la filiation de son travail avec Brancusi a quelque chose de mystique. Il découvre les créations du sculpteur sur le tard, par le biais de ses premiers collectionneurs qui soulignent un héritage profond. C’est alors et seulement à ce moment là qu’il s’intéressera au parcours de celui-ci et ira même en pèlerinage jusqu’à sa maison en Roumanie, lieu humble et dépouillé imprégné d’une riche tradition populaire du bois.
Il insuffle poésie et sacré aux objets et oeuvres qu’il crée et son imaginaire se construit depuis des années à l’abri d’un temple imaginaire qu’il décore patiemment d’objets inspirés et habités. Courbes douces ou abruptes, lignes verticales, formes architecturales constituent les bases de sa création. Son geste, il l’a appris à coups d’épreuves et de doutes, lui l’autodidacte sorti des quartiers populaires, en se forgeant une conviction : aide toi tout seul, le ciel ne t’aidera pas. Cette détermination l’habite alors au quotidien, dans son atelier du hameau d’Aubard, survolée parfois par un vautour, là où les loups tutoient les étoiles.
Dans ses bustes totems par exemple, nul besoin de chercher l’expression d’un visage, vous ne la trouverez pas. Les traits sont absents, gommés, scarifiés pour devenir le réceptacle, le catalyseur des émotions de la personne qui les observent. Cette absence même de ce fait devient présence, et agit comme un révélateur de l’ensemble : le regard se porte alors sur l’assemblage des billots de bois et des blocs de béton enduits qui constituent les socles. Des formes géométriques s’alternant qui portent au sommet des bustes, sur lesquels on remarque la tension des cous venant animer ces statues figées.
Quant à ses sculptures fonctionnelles, elles sont à penser comme des micro-architectures. Elles assument une grande sophistication, et se composent de différentes essences de bois : frêne, noyer, chêne, cèdre, hêtre… Le bois, son matériau de prédilection, il le ramasse dans la nature, torturé, brisé, déformé. Chaque accident, chaque brisure créera une opportunité qui inspirera un nouvel objet, une nouvelle sculpture. Après avoir exploré le bois d’Afrique au caractère particulier, c’est vers les arbres de nos régions (entre autres matériaux) que Christian Caulas se tourne, dans une démarche responsable et avec le désir de retrouver l’authenticité du geste et de la nature qui l’inspire. Souvent, il calcine le bois ou quand il l’épargne de la flamme de son chalumeau, il le teinte alors d’ocre noir. On ne grandit pas à Marseille sans aimer la lumière et le noir profond et intense de ses sculptures vient capter cette lumière, jouant sur les contrastes…
La galerie Armel Soyer représente le travail de Christian Caulas depuis 2021.
2023
2022